Attention, ce blog comporte des images érotiques, soft, vous y entrez en connaissance de cause et l’œil brillant, n'allez pas râler ensuite, bandes d'hypocrites.
Hélène Larrive
Par exemple, fresque commanditée par Jules dit "Masainteté" (nom de scène) à un Ange nommé Michel
La fresque et ses commanditaires : à gauche en médaillon, Jules II qui ressemble étonnamment à Dieu, et à droite, Clément, à Isaïe; il faut bien contenter le sponsor..
D'après une idée de Damien Burdault
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Mais qui nous dit que ça ne s'est pas passé ainsi ?
ou les aventures
de Jésus
Le
personnage principal tout d’abord : le Christ. C’est un beur, entre
Smaïn et Naceri, sympa mais sur excité, quasi délinquant et bien sûr
sans-papiers, ses parents ayant fui la Judée en raison des persécutions
contre les juifs. Il porte des cheveux longs, est de type arabe -sémite-
et parle avec un fort accent libanais, ce qui devait être le cas, même
en araméen -la langue des juifs- c'est-à-dire en élidant les «r».
Marie-Madeleine, (Sharon Stone ou Rachida Dati), Joseph, et Marie.
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C’est Joseph qui raconte une histoire au petit Jésus adolescent qui change petit à petit de corps... Dix ans, il n’est plus tout à fait un enfant. Il y a des planches à scier, des tables à finir, mais le gamin ne veut décidément pas dormir et Marie papote avec Suzanne comme toujours, au puits, en faisant la vaisselle… Il est vrai que pour l’éducation sexuelle d’un garçon, il est sans doute mieux placé qu’une femme de surcroît vierge.
C'est toujours pareil, petits, c'est tout mignon les enfants, mais ça grandit.. et après c'est une autre paire de manches..
Il lui a évidemment parlé de son père, des prophètes -enfin pas tous- des tablettes de la loi, de Noé le seul juste.. mais même la construction de l'arche et les animaux l'ont fait bâiller. Fils de Dieu ou pas, ce qui l'intéresse, il faut bien le reconnaître ce sont les filles. Il faut dire que ces récits de l'ancien temps sont un peu effrayants pour un gamin -de plus, fils de Dieu- avec toutes ces femmes pleines d'entrain et de ressources mais parfois un peu.. tranchantes, Judith, Dalilah, Salomé, sans compter Abraham prêt à égorger Isaac sur la montagne, tout ça pour faire plaisir à papa, d'après Marie, ça pouvait le traumatiser. Les femmes..
Salomé et Jean-Baptiste |
Dalilah et Samson |
Isaac, à un poil près |
Judith et Holopherne |
Elle le répète toujours, être fils de Dieu n'est pas une sinécure, il faut se faire un prénom. Pas simple. Elle est trop indulgente aussi, Marie. Il ne faut pas en faire une mauviette tout de même. Cet enfant n'est pas facile et parfois cette responsabilité écrase Joseph, les enfants des autres posent toujours problème, on n'a pas l'autorité qu'il faudrait, on a des scrupules à talocher aussi, même en cas de fugue, de casse ou d'incivilités répétées envers les profs, et celui-là ne se gêne pas. Il tente donc l'anecdote morale... Il reviendra sur le reste après car Jésus doit être instruit de tout. Pas seulement de l'arche de Noé, Noé qui du reste question picole ne faisait pas semblant... d'où quelques sombres histoires ensuite avec ses fils, comme Loth avec ses filles, inceste, viols etc.. Plus l'affaire d'Esther, plutôt légère à côté mais enfin, ça frôle tout de même la prostitution. Quelle famille mazette.
Loth et ses filles, en fait ses fils
|
Esther vampant Assuérus, et ça marche du feu de Dieu, si l'on peut dire! |
L'abus d'alcool, mauvais pour la santé
Et en plus c'est écrit alors que d'hab on fait plutôt silence sur ce genre de dérapages familiaux. Mais commençons par le commencement.
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Le petit Jésus ne veut pas dormir
ou les histoires de Joseph
sur les temps anciens…
Des prépuces pour des prunes
«…
C’était il y a longtemps, très longtemps… Les mœurs étaient plus rudes
qu’à présent… La guerre faisait rage contre les philistins, (les
palestiniens) comme tu le sais. Ton ancêtre David, celui qui a si bien
réussi dans la vie à partir de rien était adolescent. Il n’était pas
encore le roi des juifs mais c’était un vaillant guerrier, tu peux le
croire. Il avait même vaincu en combat le géant philistin Goliath, un
affreux, d’un coup de fronde en plein front, toc, qui l’avait proprement
occis. Le peuple l’adorait. et… les femmes surtout, malgré sa petite
taille… Car il était très beau et de caractère enjoué. Enfin, à sa
manière. Et c’est justement là la question.
Comme cela lui arrivait régulièrement, car c’était un chaud lapin, il était amoureux. De Mikal, la fille du roi Saül. Rien que ça ! Il ne se refusait rien, l’ancien petit berger… Et, plus étonnant, Mikal, une pimbêche pourtant, l’aimait aussi. Le roi Saül au contraire le haïssait. Par jalousie, simplement, car il se battait mieux que lui : il était quasiment invincible. Une baraka d’enfer, enfin je veux dire… fantastique. Et les médias de l’époque (certes qui n’avaient rien à voir avec Jérusalem-Match de nos jours) ne se privaient pas de le souligner chaque fois et d’établir des comparaisons. David a fait ci, David a fait ça… Saül écumait de rage. Or en ce temps, la guerre (l’Intifada) mettait le royaume de Judée en péril. David, généreux, n’avait jamais tenu compte des innombrables embrouilles de Saül à son égard qui avait même tenté de l’assassiner, en vain. La baraka, je te dis, Jésus !
Comme cela lui arrivait régulièrement, car c’était un chaud lapin, il était amoureux. De Mikal, la fille du roi Saül. Rien que ça ! Il ne se refusait rien, l’ancien petit berger… Et, plus étonnant, Mikal, une pimbêche pourtant, l’aimait aussi. Le roi Saül au contraire le haïssait. Par jalousie, simplement, car il se battait mieux que lui : il était quasiment invincible. Une baraka d’enfer, enfin je veux dire… fantastique. Et les médias de l’époque (certes qui n’avaient rien à voir avec Jérusalem-Match de nos jours) ne se privaient pas de le souligner chaque fois et d’établir des comparaisons. David a fait ci, David a fait ça… Saül écumait de rage. Or en ce temps, la guerre (l’Intifada) mettait le royaume de Judée en péril. David, généreux, n’avait jamais tenu compte des innombrables embrouilles de Saül à son égard qui avait même tenté de l’assassiner, en vain. La baraka, je te dis, Jésus !
Un
beau jour, après une victoire retentissante, David se décide enfin. Il
va demander la main de Mikal à son père. Il ne peut offrir pour dot au
père toutes les vaches et les moutons qu’elle mérite comme c’est
l’usage… il en a un peu honte, mais quoi, l’amour est le plus fort.
O
stupeur, le roi accepte, mais à une condition : qu’il lui ramène cent
prépuces de philistins tués au combat. Pas de vaches, de moutons, non,
rien que des prépuces ! Plus portatif certes mais enfin ça ne court pas
les champs.
C’est le prix de Mikal, pas moins. Saül le fourbe compte bien que, poussé par sa passion, David sera enfin tué. Qu’à cela ne tienne, ton papet sort de Jérusalem, occit vite fait son quota de philistins qui traînaient par là, des militaires assura-t-il, les circoncit fissa et fou de joie ramène son butin en brochette au futur beau père. Et voilà le travail ! Les philistins enterrés fissa selon le rite, on n’est pas des sauvages tout de même, les noces furent aussitôt célébrées très joyeusement au son des trompettes et des tabourins. C’étaient des gens qui savaient vivre.
C’est le prix de Mikal, pas moins. Saül le fourbe compte bien que, poussé par sa passion, David sera enfin tué. Qu’à cela ne tienne, ton papet sort de Jérusalem, occit vite fait son quota de philistins qui traînaient par là, des militaires assura-t-il, les circoncit fissa et fou de joie ramène son butin en brochette au futur beau père. Et voilà le travail ! Les philistins enterrés fissa selon le rite, on n’est pas des sauvages tout de même, les noces furent aussitôt célébrées très joyeusement au son des trompettes et des tabourins. C’étaient des gens qui savaient vivre.
Mais
ils ne furent pas très heureux : Saül sema la zizanie dans le couple et
Mikal finit par mépriser son berger de mari, même lorsqu’il devient roi
: un parvenu, un barbare qui dansait autour du feu comme un païen, rien
de comparable à elle, fille de roi. De la merde. Il faut dire que David
la provoquait exprès : il avait assez de cette mijaurée. Ils n’eurent
pas d’enfants, ce qui n’est pas étonnant. Mais il se consola avec bien
d’autres et elle aussi. C’était un autre temps. Les gens savaient ce
qu’ils voulaient, à l’époque.»
Le
petit Jésus s’endort en souriant… 200 prépuces ! Et pour une telle
dinde prétentieuse. Enfin, c’est peut-être ça, l’amour ? N’empêche, il
ne pourra jamais faire mieux. Quoique peut-être, qui sait ?
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David et Bethsabée
Joseph,
en père consciencieux, continue comme chaque soir l’éducation sexuelle
du petit Jésus qui à présent a de drôles de rêves. Toujours les mêmes,
ce qui inquiète Marie. Des femmes nues, des choses délicieuses mais
laides que l’on ne peut dire même à un père aussi compréhensif que
Joseph.
«C’était
il y a longtemps, avant que Jéhovah n’ait décidé de t’avoir. A cette
époque, il était plus dur : forcément, lorsqu’on n’a pas d’enfants…»
Comme tous les matins, elle prend son bain dans le bassin de sa modeste
villa attenante au palais. Ainsi que tous les militaires, Urie,
toujours à la disposition de son Roi, est logé tout près du maître. Les
appartements de fonction, vois-tu, ça comporte des avantages, le confort
et la gratuité, mais aussi des inconvénients : on est un peu esclave et
il n’y a pas moyen d’avoir une vie privée. Si on a le malheur d’avoir
une jolie femme, on ne peut éviter la convoitise des collègues ou
supérieurs. Quant au Roi, n’en parlons même pas ! On ne peut rien
refuser au Roi. C’est bien là le drame qui se noue : David est amoureux
et ne pense qu'à ça. Bethsabée n'en ignore rien et, lassée de son reître
de mari toujours indisponible et de plus en plus abîmé, elle le regarde
aussi. Ils sont amants, à la satisfaction générale... mais enfin pour
un adultère, c'est un adultère, et même un beau : Urie est le dévouement
personnifié et c’est pendant qu'il combat pour son royaume que David en
profite pour lui prendre sa femme. Jéhovah ne plaisante pas avec ça.
(Lapidation, coupage de couilles etc)… Il n’est pas encore père, il faut
dire, après il changera, grâce à toi. Bon, mais David est le Roi.
Las
! De fil en aiguille, si j'ose dire, la belle se retrouve en cloque.
Catastrophe : le mari guerroie depuis six mois en Syrie et il n'est pas
revenu de tout ce temps. A son retour, s’il retrouve un bébé, ça va
faire jaser... Certes, on peut toujours le tuer à la naissance comme
c’est l’usage, mais David est un sensible, influençable et Bethsabée s’y
oppose radicalement. Les femmes, jamais de suite dans les idées, on
s'amuse, on s'amuse et on ne veut pas assumer les conséquences ensuite…
David réfléchit : papyrus, séphers, ânes de course, il fait
immédiatement revenir Urie du front sous prétexte d'une mission spéciale
ultra secrète. Mission spéciale, tu m'as compris. Le brave accourt
aussitôt, c'est-à-dire un mois après, aux ordres, le petit doigt sur la
couture du péplum comme toujours. David invente une stratégie, bavarde
chiffons, soupe avec son général... et le soir venu, lui ordonne,
magnanime, de rentrer chez lui avant de repartir: sa femme l'attend avec
impatience. L'autre refuse, outré, c'est contraire au règlement. En
temps de guerre, lorsqu'on est militaire, on ne peut quitter le palais
ni batifoler, même avec sa femme. C’est la loi. Le repos viendra après
la victoire et seulement après. Service-service. David insiste
lourdement : une petite entorse, ce n'est rien, il est le Roi,
l'autorise et même l'ordonne. Mais le brave Urie se montre intraitable.
Il ne connaît que la règle, pas question d'y déroger, même sur ordre :
il dormira au palais, devant la chambre de son Roi, couché en rond sur
le paillasson comme tout général se doit de le faire pour le protéger.
Point ! David écume de rage.
Raz
le bol de cet abruti. De plus, il ne pourra même pas sortir pour
profiter de la belle dont l'autre décidément ne veut pas. Le lendemain,
la mort dans l’âme, il ordonne à Joab d'envoyer Urie au plus près des
lignes ennemies... et... bref... de s'arranger pour qu'il ne revienne
pas. Ce qui fut fait illico. Une flèche Ammonite le débarrassa vite fait
du fâcheux. Funérailles grandioses et surtout mariage immédiat*, il y
avait urgence... et le tour est joué.
Mais Jéhovah, fâché comme tout, vitupère... et fait mourir le bébé. Ca leur apprendra, à se moquer du monde. Le second enfant seulement vivra. Ce sera Salomon, du cantique des cantiques, un chaud lapin lui aussi comme nous le verrons**. Quant à Urie, il repose au paradis des militaires... et des cocus. »
Le petit Jésus s’endort. Un sacré grand père, c’est le cas de le dire !
* Le lévitique autorisait et même recommandait dans certains cas à un frère d'épouser sa belle-soeur veuve, ou à un chef, la femme de son subordonné décédé, afin que les enfants restent dans la famille ou dans le clan.
** Texte biblique érotique. Rien ne se crée, rien ne se perd, sacré
Salomon. "Qu'il me baise des baisers de sa bouche car ses caresses sont
meilleures que le miel.. les seins de ma bien-aimée sont comme les
grappes de la vigne etc.." pour la suite voir la Bible je ne suis pas là
pour faire un remake.
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Garde d’enfants ou le jugement de Salomon
Joseph poursuit l’éducation sexuelle de Jésus : Marie l’a ordonné, il a onze ans à présent et se montre très précoce… en tout.
«… C’était
il y a longtemps… Il s’agit encore de l’un de tes grand-pères, enfin
arrière arrière, Salomon. Le grand Salomon, le meilleur et le plus sage
des Rois. Tu te souviens ? » Le petit Jésus acquiesce. « Un homme pieux
-reprend Joseph- et même plus que cela. Il était le fils de David et de
Bethsabée, je t’en ai parlé…» Le petit Jésus, opine.
— C’est
l’histoire d’Urie, le général cocu dont pépé David regardait la femme
nager pis il l'a mise en cloques et.. ?
— Euh…
Si tu veux» rétorque Joseph, un peu choqué. Mais après tout… La vérité
historique est là. Et l’éducation sexuelle de Jésus s’avère plus facile
qu’il ne craignait.
— Il
rendait la justice tous les vendredi avec une grande sagesse et était
célèbre partout pour son intelligence et sa diplomatie. On venait le
consulter de Judée et même de Canaan… ou de Rome. C’était aussi un
incorruptible et un malin.
Un
jour, surviennent devant lui deux pauvres femmes en pleurs, misérables,
toutes griffées au visage, avec un enfant nouveau-né qui braillait à ne
plus s’entendre tuer.
— Oh, grand Roi, cet enfant est à moi » dit l’une d’elle en se prosternant jusqu’au sol.
— Pas du tout, n’écoutez pas cette folle, ô, noble fils de David, c’est le mien qu’elle a volé, la salope. Le sien est mort cette nuit. »
— Pas du tout, n’écoutez pas cette folle, ô, noble fils de David, c’est le mien qu’elle a volé, la salope. Le sien est mort cette nuit. »
Ton papet ne se frappe pas pour si peu.
— Centurion !
-ordonne-t-il- ces harpies me fatiguent, j’ai une pile de tablettes
plus urgentes, des comparutions immédiates, avec la délinquance en ce
moment, c'est l'enfer, enfin je veux dire que je n'arrête pas. Coupe
cet enfant en deux et donne leur en la moitié à chacune.»
Le
centurion s’avance, son épée à la main, pas content du tout. Il
marmonne entre ses dents, qu’il n’a plus d’ailleurs… Ces affaires
familiales, ces partages d’enfants, ces divorces, raz le bol, il ne
s’est pas engagé pour ça… En plus, c’est une affectation peu glorieuse,
les femmes s’enfuient dès qu’il tente de les approcher lorsqu'elles
voient son badge (service des partages familiaux) et le célibat lui
pèse. Ce n’est pas une vie de couper des enfants en deux tout le temps
etc… Puis il se calme : Salomon est le roi, après tout et il sait ce
qu’il faut faire en toutes circonstances.
— Dans
le sens de la longueur ou de la largeur, ô noble Roi ? » demande-t-il
en tenant l’enfant à bout de bras, l’épée levée. Aussitôt, une des
femmes se jette sur lui :
— Si tu touches à mon fils, je t’arrache les couilles et je te les fais bouffer.» Le centurion, excédé, soupire encore, en plus, ça n'a pas l'air comme ça mais c’est dangereux, les affaires familiales, on va vite à attraper un mauvais coup ! Il préfèrerait tous les philistins de Judée à cette furie échevelée aux ongles peints, sans doute tranchants comme des couteaux. Salomon, aussitôt, sourit et étend les bras en majesté, satisfait.
— Si tu touches à mon fils, je t’arrache les couilles et je te les fais bouffer.» Le centurion, excédé, soupire encore, en plus, ça n'a pas l'air comme ça mais c’est dangereux, les affaires familiales, on va vite à attraper un mauvais coup ! Il préfèrerait tous les philistins de Judée à cette furie échevelée aux ongles peints, sans doute tranchants comme des couteaux. Salomon, aussitôt, sourit et étend les bras en majesté, satisfait.
— Donne l’enfant à celle-là : c’est son fils, tu le vois bien, non ? Espèce d’idiot…»
Soulagé, surtout pour lui, le centurion s’exécute, non sans vitupérer après la mère.
— Prend ton chiard et ne m’emmerde plus.
Soulagé, surtout pour lui, le centurion s’exécute, non sans vitupérer après la mère.
— Prend ton chiard et ne m’emmerde plus.
L’autre
hurle de désespoir, le supplie. Salomon la regarde, malgré ses
misérables vêtements, elle est fort jolie, brune aux yeux de braise, et
la poitrine… ma foi… le grand Roi se prend à rêver, à l'imaginer tout
autrement attifée, en danseuse... ou...
— Mais tu en auras d’autres, allons !»
Inconsolable, la femme sanglote de plus belle.
— Ah oui ? Mais, noble Roi, je n’ai plus de mari ! Et puis je suis pauvre comme Job : qui voudra de moi à présent ? »
Le
regard de Salomon s’allume, elle est vraiment très belle… Comme David
son père, c’est un connaisseur… mais hélas, il est Juge : ce serait de
la corruption et… bref, cette affaire lui ferait perdre au moins deux
points dans les sondages… A regret, il se tourne vers le centurion qui a
rengainé son épée et demeure au garde à vous, impassible.
— Epouse cette femme immédiatement et fais lui un fils, c’est un ordre. »
Le
centurion est ébloui : s’il s’attendait à ce dénouement ! Les affaires
familiales, finalement, ça a du bon, lorsqu’on n’a pas à couper des
enfants en deux. La vie lui sourit miraculeusement… enfin, pas si sûr.
Il faut que la fiancée veuille bien de lui, le roi est comme ça, nouveau
genre, très féministe, pas du tout du style classique, je t'embarque et
je te ficelle sur mon chameau après avoir laissé une chévre ou deux à
la famille selon le bon usage (si pratique) d'autrefois qui économisait
hammam, barbier, poèmes et affer shave... Et celle-là n'a pas l'air
commode... Bref ce n'est pas gagné d’avance… Il se prosterne.
— Merci, ô mon Roi bien-aimé…»
La
femme, en revanche, le toise sans aménité. Le centurion frémit : ça va
foirer, c’est sûr, un coupeur d’enfants en deux qui sent son gilet pare
flèches en peau de bouc à dix mètres, elle ne voudra jamais. Mais Salomon la prend à part :
— Bon, il n’est pas top, le pauvre, je le sais bien, mais il est serviable, pas compliqué à nourrir, jeune et vigoureux et il gagne 100 talents et 3 mines par mois. Je sais que c’est peu, mais un traitement de fonctionnaire, c’est du sûr. Il a la retraite à 80 ans et une étable de fonction près du palais avec l’huile des lampes et le crottin gratis, je ne suis pas chien. Et puis, en cas d’accident, car il est vrai que la profession est périlleuse, si tu te trouves veuve, tu as automatiquement la réversion de sa pension et les allocations de parent isolé… Et euh… et parfois même, enfin, si tu restes aussi jolie… moi avec, comme c’est l’usage. J’ai certes déjà 993 femmes (les soldats meurent beaucoup en ce moment) mais j’en prendrais volontiers une 994ème comme toi si… disons si l’occasion se présentait. Ça te fait penser, non, ô fille de Jérusalem ? Presque reine, ça ne te dit pas?
— Bon, il n’est pas top, le pauvre, je le sais bien, mais il est serviable, pas compliqué à nourrir, jeune et vigoureux et il gagne 100 talents et 3 mines par mois. Je sais que c’est peu, mais un traitement de fonctionnaire, c’est du sûr. Il a la retraite à 80 ans et une étable de fonction près du palais avec l’huile des lampes et le crottin gratis, je ne suis pas chien. Et puis, en cas d’accident, car il est vrai que la profession est périlleuse, si tu te trouves veuve, tu as automatiquement la réversion de sa pension et les allocations de parent isolé… Et euh… et parfois même, enfin, si tu restes aussi jolie… moi avec, comme c’est l’usage. J’ai certes déjà 993 femmes (les soldats meurent beaucoup en ce moment) mais j’en prendrais volontiers une 994ème comme toi si… disons si l’occasion se présentait. Ça te fait penser, non, ô fille de Jérusalem ? Presque reine, ça ne te dit pas?
La
femme sourit, jette un regard au centurion qui s’est redressé mais ne
peut cacher son angoisse… et enfin, hoche la tête. Salomon les marie
aussitôt avant qu'elle ne change d'avis. Ravie, la première part en
serrant son fils dans ses bras ; l’autre, moins heureuse, avec le
centurion… qui finalement sut lui plaire, lorsqu’il fut correctement
appareillé avec des dents de lait de chameau retaillées, comme cela se
faisait beaucoup chez les meilleurs barbiers à Jérusalem… Ton papet
avait gagné au moins dix points aux sondages, c'est simple, on en parle
encore. Le centurion et la femme furent heureux et eurent beaucoup
d’enfants. Lorsqu’il mourut au cours d’un combat contre les philistins,
Salomon la prit pour… attends que je compte… 1003 ème épouse, je crois,
je m’y perds un peu et elle eut encore un fils du Roi, le 3001ème.
C’était un sage, ton papet. Et un futé qui voyait loin.»
Le
petit Jésus s’endort et rêve : plus tard, il fera comme lui. 1003
femmes et 3001 enfants, pourra-t-il ? Autrefois, les hommes étaient des
hommes, quoi…
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Un enfant difficile. Rapports médicaux
Nazareth.
Un conseil de classe de la grande section de maternelle de l'école de
Nazareth. Le petit Jésus a encore fugué. Le directeur adore cet élève
pourtant prétentieux et ingérable, mais les instit n'en peuvent plus.
Plus tard, au collège, ce sera pire encore, carrément des casses.
«Cet
enfant a des excuses. Sa vie fut difficile, même s’il fut aimé et bien
soigné» etc… C’est ce qui ressort des rapports des médecins et des
psychologues sur Jésus. Certes, il a eu plusieurs fois maille à partir
avec la police, mais… les immigrés, même revenus au pays, n’ont jamais
la vie simple, il doit faire un syndrome post traumatique. Celui-là est
même né dans une étable, ce qui est très mauvais pour l’hygiène d’un
nourrisson et ça lui a laissé des séquelles. Il lui faut prêcher
l’indulgence. Il s’y emploie.
«Pensez,
chers collègues ! Ses parents sont des réfugiés politiques ! Imaginez
leur vie ! La fuite devant les persécutions, à dos d’âne… Des
embouteillages, car la famille David n’est pas seule à fuir. Les
premiers-nés mâles sont tués, ça ne rigole pas comme maintenant. On les
laisse passer la frontière. De justesse.
Et
il naît dans la banlieue d'un bidonville palestinien: une grotte. Ils
seront relogés peu après par l'association Emmaüs (qui se fit une pub
d'enfer avec ça étant donné sa réussite tout à fait exceptionnelle pour
un fils d'immigré, Rachida et Smaïn à coté, c'est du pipi de chat.) Ses
parents sont travailleurs, pieux, tout le monde les apprécie. La petit
Jésus grandit. C’est un drôle de loustic et Joseph est un peu dépassé,
trop laxiste. Le fait est:
l’enfant se dit fils de Dieu, sèche l’école, fait la leçon à ses maîtres, qui, devant son arrogance lui flanquent des colles, puis fugues sur fugues. Plan Ambert, on craint le pire, la région grouille de pédophiles et de militaires romains, qui souvent sont les mêmes… Marie le trouve finalement en train de prêcher, l’engueule et le ramène par l’oreille au turbin (l’atelier de Joseph) : il y a des commandes, les impôts dont ces foutus romains occupants accablent les petits artisans, la CSG, des planches ébarber : pas question de buller… Elle le fait soigner par un psy qui lui ordonne du largactil; paranoïa à tendance psychotique, hallucination, le cas est grave. Il refuse de prendre ses médicaments et les garde sur lui, ça peut servir. Il est le fils de Dieu, point ! Et il va le prouver. E-pui-sant!
l’enfant se dit fils de Dieu, sèche l’école, fait la leçon à ses maîtres, qui, devant son arrogance lui flanquent des colles, puis fugues sur fugues. Plan Ambert, on craint le pire, la région grouille de pédophiles et de militaires romains, qui souvent sont les mêmes… Marie le trouve finalement en train de prêcher, l’engueule et le ramène par l’oreille au turbin (l’atelier de Joseph) : il y a des commandes, les impôts dont ces foutus romains occupants accablent les petits artisans, la CSG, des planches ébarber : pas question de buller… Elle le fait soigner par un psy qui lui ordonne du largactil; paranoïa à tendance psychotique, hallucination, le cas est grave. Il refuse de prendre ses médicaments et les garde sur lui, ça peut servir. Il est le fils de Dieu, point ! Et il va le prouver. E-pui-sant!
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Le casseur du temple
L’adolescent
a inventé un jeu : il a dressé des dauphins sur lesquels il monte et
qui foncent sur le lac, cachés sous l’eau. Jésus, debout, remporte ainsi
un franc succès auprès de ses camarades. (C’est ainsi que naquit le ski
nautique.)
Il
prêche aussi devant le Temple, injurie les prêtres, écorne les idoles…
et va même jusqu’à casser les étals des marchands : une crise de fureur
qui l’a pris devant l’encombrement, les embouteillages de chars, les
cochers qui crient, le marché trop animé, les enchères à la criée
troublant ses prêches. (Il n’a pas d’amphore -de micro-.) Les flics
d’Hérode Sarkozy l’embarquent aussi sec en garde à vue et le bousculent
un peu. Il tend la joue gauche certes… mais il les met tous KO à la
savate, fort entraîné. Il l'avoue carrément, je suis venu allumer le feu
sur la terre, au moins c'est clair. Un délinquant, ni plus ni moins. Et
un raisonneur aussi!
Les Commandements disent de tendre la joue gauche mais rien sur les pieds dit-il ! Il est condamné à 100 h de travaux d’intérêt collectif, il doit balayer les cellules et nettoyer la place où il a mis le binz. Marie finit par le dédouaner (avec une amende salée). Il risque d’être expulsé et tente de faire valoir son statut de réfugié politique. Maître Vergus se propose de le défendre. Procès. Les médias, la LICRA (ligue pour le racisme et contre l’antisémitisme) accourent. On lui donne un permis de séjour provisoire à condition de ne plus faire de politique. Il consent. Marie est soulagée. Pas pour longtemps.
Les Commandements disent de tendre la joue gauche mais rien sur les pieds dit-il ! Il est condamné à 100 h de travaux d’intérêt collectif, il doit balayer les cellules et nettoyer la place où il a mis le binz. Marie finit par le dédouaner (avec une amende salée). Il risque d’être expulsé et tente de faire valoir son statut de réfugié politique. Maître Vergus se propose de le défendre. Procès. Les médias, la LICRA (ligue pour le racisme et contre l’antisémitisme) accourent. On lui donne un permis de séjour provisoire à condition de ne plus faire de politique. Il consent. Marie est soulagée. Pas pour longtemps.
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Danse des sept voiles
Car
il prêche toujours, en privé seulement. En privé, tu parles ! Ce jour
là, il se produit devant un auditoire enflammé, dans un petit troquet
enfumé, «au rendez-vous des prophètes». Il est le fils de Dieu etc… Des
pochetrons l’écoutent, à demi endormis. Certains se marrent, d’autres
sont fascinés : shit, picole et ecstasy, il est le caïd de l’estaminet.
Entre Marie-Madeleine avec Salomé (en gogo girls ou entraîneuses).
Marie-Madeleine que tous les mecs reluquent, s’assoit carrément à ses cotés. Les types râlent. Cheveux, parfums, elle met le paquet : ça ne lui déplaît pas… Danse des sept voiles de Salomé, danse orientale sinueuse et acrobatique.. et à la fin entièrement dévêtue. Il se tait enfin, ébloui… un peu gêné car il bande. Salomé, bien dressée par sa mère Hérodiade, sa prestation finie, vient gentiment lui réclamer... la tête du procurateur Hérode Sarkozy son roi de beau-père qu’elle déteste car il vient de répudier sa mère chérie Hérodiade.
Après Jean-Baptiste, c'est chez elle devenu une habitude dès qu'elle a un admirateur. Une bonne fille, très obéissante, qui adore sa maman. Des comme elle, il en faudrait plus de nos jours où les jeunes ne respectent plus rien.
Marie-Madeleine que tous les mecs reluquent, s’assoit carrément à ses cotés. Les types râlent. Cheveux, parfums, elle met le paquet : ça ne lui déplaît pas… Danse des sept voiles de Salomé, danse orientale sinueuse et acrobatique.. et à la fin entièrement dévêtue. Il se tait enfin, ébloui… un peu gêné car il bande. Salomé, bien dressée par sa mère Hérodiade, sa prestation finie, vient gentiment lui réclamer... la tête du procurateur Hérode Sarkozy son roi de beau-père qu’elle déteste car il vient de répudier sa mère chérie Hérodiade.
Après Jean-Baptiste, c'est chez elle devenu une habitude dès qu'elle a un admirateur. Une bonne fille, très obéissante, qui adore sa maman. Des comme elle, il en faudrait plus de nos jours où les jeunes ne respectent plus rien.
Car
Hérode est présentement harcelé par le fantôme de Jean-Baptiste qu’il a
fait décapiter -justement pour plaire à la belle- Jean-Baptiste dont la
tête, seule le poursuit et lui répète : il te faut répudier Hérodiade,
cette salope, cette pute… à l’infini. Cauchemars, il finit par céder… et
renvoie sa femme à Sodome où elle a un joli pied à terre. Jean-Baptiste
hait Hérodiade, qui, il faut dire, a poussé son Roi de mari à le faire
raccourcir ; jusque dans la mort, il la poursuit de sa vengeance. A
présent répudiée, elle se sert toujours de sa fille Salomé née d’un
précédent mariage pour recruter un tueur ou un magicien, mais cette fois
contre son ex. Jésus refuse, il n'est pas un tueur à gages, merde. Du
coup, Salomé se fâche, il payera seul les consommations, tant pis pour
lui, ainsi que sa prestation car elle ne danse pas pour des... prunes
disons, il faut que le client soit compréhensif et son cachet est
énorme. Les conso ne sont pas mal aussi. Marie-Madeleine, très riche
étant donné son job, -elle a une belle clientèle- propose de s’en
charger, Jésus refuse, pas question, il n’est pas un gigolo et encore
moins un mac. Champagne, etc… ça coûte ! Il prie, il va falloir un
miracle. Mon père aidez-moi.
Vocation et réussite
Vaisselle magique
Comme
il n’a pas assez d’argent, le patron, Gabriel, surnommé Ange, fort
mécontent, (ces immigrés, toujours à se plaindre, à réclamer des
faveurs, je bouffe, je picole, je me rince l’œil et quand il faut passer
en caisse, je chiale) lui ordonne de faire la vaisselle et le ménage
(et tout nickel espèce de bicot).. et c’est alors qu’il change sans y
penser l’eau en vin... et que toute sa vie va changer avec ! Eberlué, le
bistrotier, qui voit le filon, lui propose un contrat en or avec un
pourcentage intéressant sur les recettes. Jésus accepte avec joie.
Enfin, une vie agréable, avec Marie-Madeleine, les disciples, le pinard,
ça le change de l’atelier puant et des scies de Joseph… Le vin coule à
flot au «rendez-vous des prophètes» tout le monde s’amuse sans retenue,
sauf un jour où par étourderie Jésus change le vin (dans les verres) en
eau… Emeute etc…
Mais
Salomé, sournoise, avertit Marie (qui fait parti de la ligue anti
alcoolique). Elle surgit et fait scandale. Et les pauvres ? Les
compagnons d'Emmaüs à qui ils doivent tout ? Les SGF? (sans grotte
fixe.) Qu'est ce que c'est que cette vie de débauche ?
Le fils de Dieu se fait boulanger
C’est
alors, pour la calmer, que Jésus multiplie les pains et les distribue :
elle cède donc pour le vin… et ouvre aussitôt une boulangerie à côté du
troquet où elle fait fortune. Joseph, lui, quitte son atelier miteux et
s’occupe à présent d’une boutique de souvenirs pieux, encens,
médailles, miracles à la demande, psychanalyse didactique et classique,
retour d’affection etc... Les clients affluent, avertis par les rois
Mages (Melchior, Balthazar, Gaspard…) qui ont suivi l’étoile. Ils
croyaient trouver une crèche, ils trouvent un estaminet et, la première
surprise passée, ça ne leur déplaît pas.
Elections à Jérusalem
La
fortune de la famille David (c’est le nom de famille de Jésus) devient
colossale. Mais il est toujours sous le coup d’un arrêté d’expulsion
pour l’affaire du Temple, et de plus il a réitéré ses casses. Son sursis
risque de tomber. Il change donc de nom, se fait appeler Jésus Bovus
et, devant sa popularité, décide de se présenter comme procurateur aux
élections. S’il est élu contre Hérode Sarkozy… il pourra ainsi invoquer
son immunité parlementaire.
La taupe Ségolène
Les
romains ont peur. Le tuer c’est en faire un martyr, ils préfèrent agir
autrement. Ils lui envoient Ségolène Cléopâtre, la fille de Cléopâtre la
grande, roulée dans un tapis, avec mission de le conquérir et de le
retourner en leur faveur. Marie-Madeleine, jalouse et bien avisée,
décide de faire empoisonner sa rivale, comme Cléopâtre l’a été (elle
s’est suicidée) à l’aide d’un aspic (un serpent venimeux dont la morsure
est indolore).
Crime passionnel
Salomé,
qui a posé des amphores (des micros) partout, l’apprend, le rapporte à
Hérodiade, (sa mère, la reine déchue), qui s’en va aussitôt avertir
Marie. Son fils est un imposteur, et aussi un Don Juan qui fait des
ravages : un assassinat se prépare pour ses beaux yeux... Marie
s’indigne. Elle impose à Joseph, à qui elle reproche sa coupable
indulgence, de ramener dare dare le chiard à la maison et de le talocher
sec. Qu’il se tienne enfin à carreaux, elle en a assez de tous les
ennuis qu’il cherche à plaisir. Jésus, devant elle, demande pardon. Elle
l’admoneste : il va mal finir, sûr. Mais pendant ce temps…
Naissance d’une star
Pendant
ce temps, Marie-Madeleine, dénoncée par une tablette (lettre) anonyme,
est condamnée par le Sanhédrin (le tribunal religieux juif) à être
lapidée, soi disant pour adultère. En réalité pour projet d’assassinat
de Cléopâtre, la taupe des romains car on se fout de sa vie privée comme
de sa première vérole. (Le sanhédrin, dont les chefs sont Pétinus et
Caïphe Barbie, par intérêt économique et politique, flagorne servilement
l’occupant romain.) Des collabos.
Jésus,
averti, fait le mur de la maison de ses parents après avoir mis du
largactil dans leur galette à la place du levain, (c’est de là que vient
le pain lazyme). Lorsqu’il arrive sur la place, les juges, pour
l’embarrasser, lui demandent ce qu’il pense de la sanction contre
Marie-Madeleine et s’il compte la commuer (c’est un piège, s’il consent à
la lapidation de sa belle, il sera considéré par le peuple comme un
traître cruel, et s’il la gracie, il sera vilipendé pour collusion avec
une condamnée). Astucieusement, Jésus prend une pierre et demande à
l’entour au tribunal que celui qui n’a jamais péché la jette en premier.
Les juges s’en vont tête basse et Marie-Madeleine est aussitôt portée
en triomphe par la foule jusqu’à l’estaminet.
Naissance d’un patron de presse
Baiser
hollywoodien, portrait sexy rapide, les médias people préparent vite
fait leurs tablettes pour le tirage du lendemain. On ne dormira pas
beaucoup cette nuit-là. Mise en page au marteau-burin, impression
papyrus au jus d’avocat concentré, rouleaux séchés au four et introduits
dans des séphers (des tubes de fer reliés qui vont par paire et
permettent de lire en déroulant petit à petit le papyrus sans l’abîmer,
les juifs lisent encore la Bible de cette manière) la routine : le
tirage est prévu à 200, le record, des ânes et des chameaux attendent
pour livrer car c’est un scoop, une urgence absolue (d’habitude, ce sont
des bœufs, qui livrent également le poisson frais).
Les
gros titres éclatent «Marie-Madeleine sauvée par Jésus» … «Que celui qui
n’a jamais péché lui jette la première pierre»… ça va faire un tabac
pas possible ! Le patron de presse, Judas Lazarus, se frotte déjà les
mains. Une succès story qui va peut-être durer prévoit-il. Il compte
d’avance ses talents (c’est l’unité de monnaie). 30% à l’ânier (le
diffuseur, c’est obligé, l’avoine a encore augmenté) 30% au carrier
(l’imprimeur) 10% au crieur (le libraire) il lui reste quand même 30%.
Avec Melchior et Balthazar comme attachés de presse, l’affaire est
juteuse : le filou ne paie ses journalistes-burineurs que 1%, autant
dire rien, (ce sont des étudiants en CPE qui travaillent à mi temps,
juste 8 heures par nuit.) Lazarus a raison : elle dure encore.
Les messageries hachettus |
_______________
Engagement politique
Une enquête de Caïphe Barbie
Serial killer à Jérusalem
Jérusalem, l’an 32. L'heure
est grave. Un impitoyable serial killer de coq sévit. Tous les coqs de
Jérusalem disparaissent les uns après les autres ! Lazarus (avec
Jérusalem–Match, son hebdomadaire devenu incontournable, il tire jusqu’à
200 exemplaires par semaine, c’est énorme), l'affaire prend une
dimension internationale. Tibère est avisé. Le fait est que le mystère
intrigue et navre le peuple juif. On ne parle plus que de ça même au
Temple ou au « rendez-vous des prophètes ». Couic, plus de coqs, on les
trouve tous les uns après les autre occis, dans les ruelles, partout.
Grippe aviaire ? suppose Hérode, inquiet car les Ammonites en sont
atteints et tout compte fait, à jet de caravane, ils ne sont qu'à trois
jours. Non, il ne semble pas pourtant, les volatiles se portent même
fort bien, chantent du matin au soir comme tout coq le doit… avant
d'être décapités dans la nuit par un tueur anonyme qui rôde. Les poules
sont malheureuses, ne pondent plus, il faut trouver le coupable etc…
Ultimatum de Tibère
Tibère,
à Rome, s'impatiente : il faut que la police trouve l’assassin ou il va
jeter tout le monde aux lions, Hérode en premier, il n'est pas question
que l'autorité de l'Empereur, même dans une province aussi reculée,
soit ainsi bafouée par ces juifs à la noix etc… Hérode prend peur. Coup
de théâtre : il appelle à une conférence de presse (Lazarus prépare ses
papyrus et se pourlèche) … au cours de laquelle il assure tenir enfin
une piste. Le jour même en effet, Judas est arrêté au « rendez-vous des
prophètes » alors qu'il écoutait sagement Jésus prêcher, derrière un
verre de punch, un peu pompette comme d’habitude. Scandale, tous
protestent, Jésus s'interpose, les centurions l'envoient valdinguer.
Marie-Madeleine, toujours pratique, offre de se porter caution, voire
quelques prestations de son crû auprès d'Hérode, qui, bien que fortement
tenté, se voit obligé de refuser : Lazarus note tout, le Roi ne veut
pas faire la une de la presse à scandale dont Tibère raffole. Sa tête
est en jeu.
Le
patron de presse assure qu'il va suivre l'affaire de très près : du
coup, en effet, Judas n'est pas torturé comme c'est l'usage, ou beaucoup
moins, juste pendu par les pieds une heure ou deux au dessus de la
fosse aux crocodiles, sa tête presqu'à portée des mâchoires des bébêtes
intéressées. Il nie toute implication sur le crime des coqs.
Mais
il se trouve qu'il a été rapporté (par les amphores – les écoutes-) du
SCI (service de contre espionnage d'Hérode dont Caïphe Barbie, le grand
prêtre, un sadique de première, est le chef redouté) … il a été rapporté
que Jésus avait dit en public à Judas (tout en cajolant
Marie-Madeleine, un scandale de plus) entre la poire et le fromage,
qu'il le trahirait au troisième chant du coq. L'indice est troublant. Ne
serait-ce pas Judas, qui, pour éviter d'être démasqué, occirait
préventivement tous les coqs qu'il peut trouver sur son chemin ?
Accablé, menacé de servir de souper aux crocodiles, Judas finit par
avouer. Hérode lui propose alors un marché : il sera relâché sans peine
mais ne touchera plus aux rares survivants... et bien sûr, trahira Jésus
tout de même, c’est ça le plus important. Tant pis s'il est lynché par
la foule des fidèles dont on peut prévoir la violence dans de telles
circonstances. Judas exige des faux papiers pour fuir immédiatement.
Un suicide d’une flèche dans le dos
Et
il consent… En effet le seul coq qui demeure (celui de Salomé
qu'Hérode a volontairement laissé devant l'estaminet) va chanter trois
fois, dénonçant le dénonciateur.
Terrifié,
Judas s'enfuit et se suicidera… d'une flèche en plein dos, ce qui fit
jaser. Vengeance ? De la part de qui ? Des chrétiens ou des romains qui
auraient voulu faire taire un comparse qui en savait trop ? Les
chrétiens accusent les romains, qui auraient aussi imaginé de jeter le
discrédit sur eux, une pierre, deux coups. Les romains accusent les
chrétiens etc... Lazarus s'active frénétiquement. «Suicide suspect d'un
disciple de Jésus juste après l'arrestation de celui-ci. Le SCI de
Caïphe Barbie impliqués. Une affaire louche… » Encore des tirages,
encore de l'argent, il se frotte les mains.
Liberté de la presse
Mais
Caïphe Barbie et Hiram Poutinus, sermonnés par Tibère qui a délégué ses
ânes de course vers Jérusalem avec un papyrus où se trouve seulement
dessiné… un lion affamé… avec « cave leonem »… vont le trouver à la
carrière (la photo compo) où, en impitoyable patron, il surveille de
près, comme toujours, ses pauvres journalistes burineurs:
— Tu arrêtes tout illico. C’est un ordre. Tu veux finir comme Anna Politkovskaïa ?
— Qui est-ce, celle-là ? Une pharisienne terroriste ? Une collègue dissidente ? » Caïphe ricane :
— C’est dans le futur, tu verras, c’est quelqu’un qui se croyait plus fort que nous ….
— Ou avec un kebab au polonium ? » ajoute Poutinus, sarcastique. Lazarus ne comprend pas, il a peur mais ne se laisse pas intimider. C'est une question de liberté d'expression. Point. Il ne cèdera pas.
— Tu arrêtes tout illico. C’est un ordre. Tu veux finir comme Anna Politkovskaïa ?
— Qui est-ce, celle-là ? Une pharisienne terroriste ? Une collègue dissidente ? » Caïphe ricane :
— C’est dans le futur, tu verras, c’est quelqu’un qui se croyait plus fort que nous ….
— Ou avec un kebab au polonium ? » ajoute Poutinus, sarcastique. Lazarus ne comprend pas, il a peur mais ne se laisse pas intimider. C'est une question de liberté d'expression. Point. Il ne cèdera pas.
Il
est immédiatement tué et mis au tombeau sous les yeux de ses
journalistes burineurs horrifiés : qu’à cela ne tienne, Jésus, alerté,
le ressuscite en cinq sec. La liberté de la presse n’est pas un vain
mot. Les journalistes s’y remettent, sous la direction de Lazare encore
dans son linceul qui ne fait qu'éternuer, un peu inquiets tout de même.
Ils réclament une prime de risque par l’intermédiaire de leur délégué
syndical, Siméon. Lazare, encore sous le coup de sa mort récente,
proteste, mais, devant la menace de grève illimitée, consent.
— Grouillez-vous,
bordel de merde, ma résurrection, c’est encore meilleur que le coup du
vin ! L'étoile brille de plus en plus, vous ne voyez pas ?
Vie privée et press people
Jérusalem-Match. Scène de ménage chez les David j.r.
Un amour –presque- sans nuages
Jésus
a épousé en secret Marie-Madeleine. Ils filent le parfait amour,
sortent souvent, retrouvent les disciples au rendez-vous des prophètes,
picolent (un peu de shit aussi, mais très peu, ça lui donne mal à la
tête) et voyagent beaucoup. Leur notoriété est devenue internationale.
Mais celle-ci veut absolument un enfant, ce qui n’emballe pas Jésus,
mais alors pas du tout. Les femmes… Il parlemente laborieusement :
— L’avenir est incertain… et je suis le fils de Dieu, j’ai des responsabilités…
— Il n’est pas dit que Dieu ne devrait pas être grand-père… .
— Soit. Mais les medias ! Je suis une icône, j’ai un rang à tenir, des disciples ...
— Et alors, les disciples ? N’est-il pas dit dans le livre «croissez et multipliez » ?
— Certes certes… (Jésus est gêné.) Mais cela ne me concernait peut-être pas…
— S’il t’a fait homme, c’est pas pour des prunes, tu ne crois pas. Réfléchis ?...
— On en parlera dès que la situation sera stabilisée, je te promets, croix de bois…
— On va en parler maintenant parce que je suis enceinte, et pas du Saint Esprit.
— Quoi ? Mais ce n’est pas possible, on avait bien calculé (chut) enfin… Papa !…
— Oui, mais quand tu es revenu du désert, tu te souviens, je t’avais dit que c’était...
— Risqué, oui, oui, je me rappelle. Mais… un mois dans le Désert ! Mea culpa…
— Et puis des bébés Oginus, ça court la via Appia. Tu ne vas pas te défiler ?
— Mon Dieu ! Papa ! (Jésus tombe à genoux. Marie-madeleine, excédée, soupire.)
— Quel enfant tu fais ! Un problème et tout de suite : papa ! Les mecs !
— Il n’est pas dit que Dieu ne devrait pas être grand-père… .
— Soit. Mais les medias ! Je suis une icône, j’ai un rang à tenir, des disciples ...
— Et alors, les disciples ? N’est-il pas dit dans le livre «croissez et multipliez » ?
— Certes certes… (Jésus est gêné.) Mais cela ne me concernait peut-être pas…
— S’il t’a fait homme, c’est pas pour des prunes, tu ne crois pas. Réfléchis ?...
— On en parlera dès que la situation sera stabilisée, je te promets, croix de bois…
— On va en parler maintenant parce que je suis enceinte, et pas du Saint Esprit.
— Quoi ? Mais ce n’est pas possible, on avait bien calculé (chut) enfin… Papa !…
— Oui, mais quand tu es revenu du désert, tu te souviens, je t’avais dit que c’était...
— Risqué, oui, oui, je me rappelle. Mais… un mois dans le Désert ! Mea culpa…
— Et puis des bébés Oginus, ça court la via Appia. Tu ne vas pas te défiler ?
— Mon Dieu ! Papa ! (Jésus tombe à genoux. Marie-madeleine, excédée, soupire.)
— Quel enfant tu fais ! Un problème et tout de suite : papa ! Les mecs !
Dieu, ou l’art d’être grand-père
Jésus
file au Temple. Il congédie, pour une fois, assez grossièrement, les
disciples qui encombrent l’esplanade et veulent des miracles, encore des
miracles, toujours des miracles. (Font chier, ils vont finir par avoir
ma peau, des miracles, j’en aurais bien besoin pour moi). Jésus est de
mauvais poil, soit, il a des ennuis familiaux sans doute. Ils s’écartent
un peu. Ça ira mieux quand il sortira. Il entre et s’abîme en
prières :
— Mon Dieu, papa, j’ai fauté, que dois-je faire, je me suis laissé dépasser par… » Jéhovah derrière les séphers, s’agite, se réveille pesamment, bâille et tonne…
— Mon Dieu, papa, j’ai fauté, que dois-je faire, je me suis laissé dépasser par… » Jéhovah derrière les séphers, s’agite, se réveille pesamment, bâille et tonne…
—
Qu’est-ce qu’il y a encore, toujours des histoires avec toi, je n’ai
pas que ça à faire. » Jésus
avoue, s’explique piteusement, tremblant de peur et de honte. Jéhovah
soupire.
— Ca ne m’étonne pas : Joseph, certes un bien brave homme, n’a pas su t’éduquer, et une vierge, on a beau dire, ça fait genre mais ce n'était peut-être pas le choix idéal. Les familles d'accueil, j'aurais à faire… Surtout qu'avec tout mon boulot, je ne pouvais avoir l'œil partout... et le résultat, le voilà...
— Mais que faire à présent ? Marie-Madeleine n’est pas à prendre avec des pincettes …
— Laisse moi réfléchir un peu, tais toi et prie. C’est jouable. Je suis Dieu après tout. Grand père… Finalement, ce ne serait pas si mal…
— Ca ne m’étonne pas : Joseph, certes un bien brave homme, n’a pas su t’éduquer, et une vierge, on a beau dire, ça fait genre mais ce n'était peut-être pas le choix idéal. Les familles d'accueil, j'aurais à faire… Surtout qu'avec tout mon boulot, je ne pouvais avoir l'œil partout... et le résultat, le voilà...
— Mais que faire à présent ? Marie-Madeleine n’est pas à prendre avec des pincettes …
— Laisse moi réfléchir un peu, tais toi et prie. C’est jouable. Je suis Dieu après tout. Grand père… Finalement, ce ne serait pas si mal…
Au bout d’un moment, la voix de Jéhovah se fait à nouveau entendre, plus calme :
— Bon… Ce sera une fille. Elève la en secret. Je ne veux pas de publicité, hein ?
— Merci, mon père… Ainsi, il ne faudra pas en parler du tout ? Mais Lazarus…
— Celui-là ! Motus ! Ca casserait ton personnage et je me suis me donné assez de mal.
— Mais tu ne connais pas Marie-Madeleine. Elle adore… euh, elle veut, être connue.
— Les femmes !… Qu’elle patiente un peu… disons pendant 2005 ans. Après, ça ira, elle pourra faire toutes les actu, tous les JM* qu’elle voudra, je m’y engage, non de moi…
— Que se passera-t-il dans 2006 ans ?
— Bon… Ce sera une fille. Elève la en secret. Je ne veux pas de publicité, hein ?
— Merci, mon père… Ainsi, il ne faudra pas en parler du tout ? Mais Lazarus…
— Celui-là ! Motus ! Ca casserait ton personnage et je me suis me donné assez de mal.
— Mais tu ne connais pas Marie-Madeleine. Elle adore… euh, elle veut, être connue.
— Les femmes !… Qu’elle patiente un peu… disons pendant 2005 ans. Après, ça ira, elle pourra faire toutes les actu, tous les JM* qu’elle voudra, je m’y engage, non de moi…
— Que se passera-t-il dans 2006 ans ?
Jéhovah disparaît sous le tabernacle dans un fracas de séphers, tout en bougonnant :
— Ca, c’est mon affaire coco. Après, ça sera intéressant de te faire de la pub. Je lancerai un best seller. Avec un autre personnage. Tout différent, plus nature, plus humain, quoi, plus vrai. Tu verras, ça se vendra tout aussi bien. Il faut savoir s’adapter, comme dit Lazarus. Au fait comment il va celui-là depuis que tu l’as ressuscité ? Il paraît qu’il a attrapé une bronchite (ces tombeaux sont d’une humidité, c’est l’enfer, enfin je veux dire c’est gênant.) Il va te falloir prendre des mesures si tu comptes les ressusciter tous. Pas la peine de les sortir pour qu’ils périssent de pneumonie, c’est du boulot d’arabe, ça. Allez, sort fissa faire un miracle ou deux, ils t’attendent, les hilotes. »
— Ca, c’est mon affaire coco. Après, ça sera intéressant de te faire de la pub. Je lancerai un best seller. Avec un autre personnage. Tout différent, plus nature, plus humain, quoi, plus vrai. Tu verras, ça se vendra tout aussi bien. Il faut savoir s’adapter, comme dit Lazarus. Au fait comment il va celui-là depuis que tu l’as ressuscité ? Il paraît qu’il a attrapé une bronchite (ces tombeaux sont d’une humidité, c’est l’enfer, enfin je veux dire c’est gênant.) Il va te falloir prendre des mesures si tu comptes les ressusciter tous. Pas la peine de les sortir pour qu’ils périssent de pneumonie, c’est du boulot d’arabe, ça. Allez, sort fissa faire un miracle ou deux, ils t’attendent, les hilotes. »
Alléluia ! Jésus sort soulagé, léger. La vie est belle. Du coup, il guérit tous ceux qui l’attendent en bloc.
— Excusez moi, mes amis, je n’ai pas le temps de faire de détails, allez hop, en selle, laissez moi passer. »
Mais dans sa hâte, il se mélange un peu les pinceaux : le lépreux devient aveugle, le sourd, cul de jatte et le paralytique, vérolé ... Sa femme, devant le désastre, lui fait subir une mercuriale de première :
— Tu marches, soit, c’est très bien, mais où t’as attrapé ce truc immonde? C'est un miracle ? ! ? De Jésus ? Tu te fous de moi ou quoi ? Il va voir de quel bois je me chauffe, moi, ton Jésus ! »
Le soir même, indignés, ils font tous le siège du «rendez-vous des prophètes » pour le service après vente. Jésus, qui fête son soulagement, sort, pompette. (Excusez-moi mes amis, je reverrai ça demain, là je suis pas trop en état)… Mais rien à faire, la foule gronde, il lui faut réparer ses bavures. (Font chier, jamais tranquille, tu leur donnes un doigt, ils te prennent le bras, c’est la faute à Lazare et son hebdomadaire, aussi… si j’avais su, je l’aurais laissé mort…)
— Excusez moi, mes amis, je n’ai pas le temps de faire de détails, allez hop, en selle, laissez moi passer. »
Mais dans sa hâte, il se mélange un peu les pinceaux : le lépreux devient aveugle, le sourd, cul de jatte et le paralytique, vérolé ... Sa femme, devant le désastre, lui fait subir une mercuriale de première :
— Tu marches, soit, c’est très bien, mais où t’as attrapé ce truc immonde? C'est un miracle ? ! ? De Jésus ? Tu te fous de moi ou quoi ? Il va voir de quel bois je me chauffe, moi, ton Jésus ! »
Le soir même, indignés, ils font tous le siège du «rendez-vous des prophètes » pour le service après vente. Jésus, qui fête son soulagement, sort, pompette. (Excusez-moi mes amis, je reverrai ça demain, là je suis pas trop en état)… Mais rien à faire, la foule gronde, il lui faut réparer ses bavures. (Font chier, jamais tranquille, tu leur donnes un doigt, ils te prennent le bras, c’est la faute à Lazare et son hebdomadaire, aussi… si j’avais su, je l’aurais laissé mort…)
*Jérusalem-Match, (JM)
Menaces de Jésus, le scoop, Jean-Baptiste ressuscité
Tout
va bien pour Jésus. Mais voilà que Lazarus veut un scoop. Ses tirages
stagnent, et même le dernier Jérusalem-Match a presque fait un bide. Car
Marie-Madeleine n’apparaît plus beaucoup, à présent, sauf au lit,
cachée par des draps, et maintenant plus du tout. (Elle est ronde comme
la tour des lamentations, peu montrable et… prétend faire une retraite
pieuse pour expier les péchés du monde.)
— Fais quelque chose, ça ne va plus… » Jésus proteste : il n’est pas là pour la pub…
— Sans moi, tu scierais encore des planches chez Joseph, tu me dois bien ça… non ? Soit, Jésus accepte. Depuis longtemps il y pensait d’ailleurs. Ce sera un grand coup. Il va… ressusciter… Jean Baptiste ! Aussitôt dit, aussitôt fait.
— Fais quelque chose, ça ne va plus… » Jésus proteste : il n’est pas là pour la pub…
— Sans moi, tu scierais encore des planches chez Joseph, tu me dois bien ça… non ? Soit, Jésus accepte. Depuis longtemps il y pensait d’ailleurs. Ce sera un grand coup. Il va… ressusciter… Jean Baptiste ! Aussitôt dit, aussitôt fait.
Hérode
craque : dépression nerveuse, hôpital, burinochocs (l’ancêtre des
électrochocs, dont les maçons -et les journalistes burineurs- se sont
fait une spécialité de plus en plus demandée : un mois de stage chez
Caïphe Barbie et ils savent tout sur l’art de donner un coup de burin
sur la tête, bien placé, ni trop fort ni trop faible etc)… Hérode le
petit, ainsi l’appelle-t-on à présent ! Il s’est donné tant de mal pour
le décoller, celui-là, cette grande gueule mal embouchée qui même mort,
le poursuivait encore… Alors, le revoir en un seul morceau et surtout
l’entendre tonner à nouveau est plus qu’il n’en peut supporter.
Et
c’est parti ! Jean-Baptiste sort du caveau, un peu enrhumé certes, mais
toujours d’attaque. On lui recoud sommairement la tête sur les
épaules, un peu à l’envers car la décollation a abîmé son cou… et le
voilà qui fonce illico au palais avec ses invectives habituelles, suivi
de Lazare, dans son linceul lui aussi. Il n’a rien perdu de son punch !
Quelle hubris ! Lazare jubile : et c’est magnifique. La K7 se remet en
route seule :
— Inceste ! Iconoclaste ! Tyran ! Pute d’Hérodiade ! Collabo ! Païen ! Baiseur infâme! Enculeur ! (on ne disait pas encore sodomite.) Violateur de la loi ! Profanateur ! Epoux de la femme de ton frère ! Adultère ! Fratricide ! Salope ! Maudit ! En enfer ! Sois rôti ! On t’arrachera la peau des couilles et les yeux… »
— Inceste ! Iconoclaste ! Tyran ! Pute d’Hérodiade ! Collabo ! Païen ! Baiseur infâme! Enculeur ! (on ne disait pas encore sodomite.) Violateur de la loi ! Profanateur ! Epoux de la femme de ton frère ! Adultère ! Fratricide ! Salope ! Maudit ! En enfer ! Sois rôti ! On t’arrachera la peau des couilles et les yeux… »
En plus, ce fondu s'est procuré une trompette ! Ca n’arrête pas, c’est pain bénit… Hérode se tient la tête entre les mains. Il faut le clouer celui-là, sinon il va devenir fou. Lazarus note une idée de titre. « Nouveau miracle de Jésus, Jean-Baptiste ressuscité… Le palais en émoi… » … « La santé de Sa Majesté Très Honorée nous inquiète… » « Scandale à la cour… » En lettres d’un demi palme. Ca marche ! Merci Jésus. Le tirage atteint les 250 et ne fait que monter, il va falloir réimprimer…
… Tout
va bien à Jérusalem au « Rendez-vous des prophètes ». Quant à Hérode,
il est sous tranquillisants : anéanti par les burinochocs, il dort sur
un tas de fumier dans la cour du palais... grogne et refuse de bouger.
Hérodiade, prudemment, a quitté le pays. Elle est en croisière au club
med avec un gigolo sur les bords de la mer Malade -presque morte- vers
Sodome où l’immobilier, depuis les événements que l’on sait, n’est pas
cher du tout (ainsi que le sel). Raz le bol de ces juifs.
__________________________
__________________________
Jésus étourdi
Jésus
est à Gérasénie, célèbre pour ses géraniums dont il veut acheter des
plans pour Marie-Madeleine. (C’est la Saint-Valentin.) Comme d’habitude,
une foule lui réclame un miracle. Pas moyen d’avoir une vie privée
lorsqu’on est le fils de Dieu. Des miracles, toujours des miracles, mais
j'ai pas quatre mains à la fin! parfois, je n'ai même pas le temps d'en
faire pour ma mère, c'est dire, elle a failli se noyer pendant les
inondations, alors ! Je sais, on dit que ce sont les cordonniers les
plus mal chaussés mais, non de mon papa! qu'on me laisse un peu en paix
deux minutes!
Cette fois, il s’agit d’un pauvre homme, d’un fou, possédé par sept démons, pas un de moins, qui vit près d’une falaise. Soit, dépêchons nous avant que le magasin ferme consent Jésus. Il s’approche du gus, nu et sale, qui hurle, enchaîné… et ordonne aux démons de sortir. Mais, chose inattendue, voilà que ceux-ci parlementent. Négociation : on veut bien, mais où ira-t-on ? On est habitués à celui-là, depuis le temps qu’on l’habite… Jésus, pressé, avise alentours un troupeau de superbes cochons qui paissent, avec leur berger placide.
— Allez là, il y a de quoi faire, ils sont au moins cinquante… »
Les démons sortent aussitôt, un courant d’air glacé balaye les disciples... Le brave homme redevient normal… mais les cochons, devenus fous, sautent, crient… et, au grand désespoir du berger, se précipitent tous du haut de la falaise. Là, ça ne va plus : le manque à gagner est énorme. Cinquante cochons, et des meilleurs, bien gras à point, occis d’un coup ! Les paysans râlent… des miracles comme ça, je t’en foutrais… Jésus, pressé, file chercher ses géraniums sans écouter leurs doléances… Il a perdu trois points à l’audimat. Concertation des hilotes : ils vont tous l’attendre au rendez-vous des prophètes et on verra ce qu’on verra. Miracle, miracle… faut quand même pas faire n’importe quoi. Il lui faut se rattraper fissa.
Cette fois, il s’agit d’un pauvre homme, d’un fou, possédé par sept démons, pas un de moins, qui vit près d’une falaise. Soit, dépêchons nous avant que le magasin ferme consent Jésus. Il s’approche du gus, nu et sale, qui hurle, enchaîné… et ordonne aux démons de sortir. Mais, chose inattendue, voilà que ceux-ci parlementent. Négociation : on veut bien, mais où ira-t-on ? On est habitués à celui-là, depuis le temps qu’on l’habite… Jésus, pressé, avise alentours un troupeau de superbes cochons qui paissent, avec leur berger placide.
— Allez là, il y a de quoi faire, ils sont au moins cinquante… »
Les démons sortent aussitôt, un courant d’air glacé balaye les disciples... Le brave homme redevient normal… mais les cochons, devenus fous, sautent, crient… et, au grand désespoir du berger, se précipitent tous du haut de la falaise. Là, ça ne va plus : le manque à gagner est énorme. Cinquante cochons, et des meilleurs, bien gras à point, occis d’un coup ! Les paysans râlent… des miracles comme ça, je t’en foutrais… Jésus, pressé, file chercher ses géraniums sans écouter leurs doléances… Il a perdu trois points à l’audimat. Concertation des hilotes : ils vont tous l’attendre au rendez-vous des prophètes et on verra ce qu’on verra. Miracle, miracle… faut quand même pas faire n’importe quoi. Il lui faut se rattraper fissa.
Le coup des poissons
Lazarus
ne rigole pas, mais alors pas du tout, les sondages sont en baisse (et
même Jean-Baptiste, le premier flash passé, va finir par lasser car
comme Arlette, il se répète) :
— Ils sont furax ! Le paralytique vérolé… le cul de jatte sourd… le lépreux aveugle… et maintenant le coup des cochons fadas, tu déconnes ! Si tu continues comme ça, en trois jours, tu es cloué. Ca fera des tirages, d’accord, mais après… Il te faut penser à ton avenir. Et aussi au mien !» Jésus s’excuse. Il était pressé, dans la lune, quelques soucis familiaux, il n’a pas pu faire mieux et ces paysans, avec leurs cochons suicidaires commencent à le courir. On va les indemniser suggère Lazarus. Les paysans adorent les subventions. Soit. L’idée est bonne.
Survient alors Simon, dans tous ses états. Il est le fournisseur attitré du « Rendez-vous des prophètes » (qui sert à présent midi et soir des repas très convenables, à base de poisson frais pêché dans le lac de Tibériade où Jésus s’amuse encore avec ses dauphins pour épater les disciples et faire monter l’audimat). Cette fois, ils n’ont rien pris, ou quasiment : quelques « scrupules » à peine (un scrupule ne fait que 1,13 g) : les poissons, il y en a de moins en moins depuis que les dauphins, trop nombreux, les bouffent. La faute à qui ? (« C’est qui qui marche sur les eaux et interdit qu’on les chasse, ces poiscailles ?» Euh… Jésus élude, il voudrait bien accuser Brigitte Bardus, mais ils ne savent pas encore.)
Ça tombe mal. Gabriel, sa toque sur le chef et son épée au vestiaire, râle : il attend une énorme tablée, tout est réservé, il y aura Jean-Baptiste, sa tête toujours à l’envers, Jean-Baptiste qui a prévu une soirée à thème au cours de laquelle il va, comme son nom l’indique… baptiser tout le monde… et même, le scoop, Marie qui veut le voir vivant pour le croire -elle n'a pas toujours confiance en son fils qui ment parfois-. Une foule, à coup sûr : s’il n’y a rien à manger, il y aura une émeute se lamente Gabriel. Et puis le manque à gagner sera énorme. Il escompte 10 000 talents car il a investi dans une terrasse top avec pare soleil en or et des vigiles haut de gamme… Qu’à cela ne tienne, Jésus file avec les pêcheurs au lac et leur demande d’envoyer le filet... qui remonte plein. Plus de cent mines (50 kg)! Gabriel peut enfin préparer sa friture. Ce qu’il ignore, c’est qu’Hérode (entre deux burinochocs) et Caïphe Barbie (plus remonté que jamais) se sont aussi invités, ainsi que Salomé… Marie… et Marie-Madeleine, emmitouflée sous un tchador pour masquer son ampleur, elle est à six mois, qui invoque hypocritement la religion, la piété, la lubricité des hommes etc (foutaises, car Paul, l’obsédé sexuel, n’est pas encore né -ou il est tout bébé et ne fait pas encore chier le monde-). Ça va chauffer ce soir au «Rendez-vous des prophètes».
— Ils sont furax ! Le paralytique vérolé… le cul de jatte sourd… le lépreux aveugle… et maintenant le coup des cochons fadas, tu déconnes ! Si tu continues comme ça, en trois jours, tu es cloué. Ca fera des tirages, d’accord, mais après… Il te faut penser à ton avenir. Et aussi au mien !» Jésus s’excuse. Il était pressé, dans la lune, quelques soucis familiaux, il n’a pas pu faire mieux et ces paysans, avec leurs cochons suicidaires commencent à le courir. On va les indemniser suggère Lazarus. Les paysans adorent les subventions. Soit. L’idée est bonne.
Survient alors Simon, dans tous ses états. Il est le fournisseur attitré du « Rendez-vous des prophètes » (qui sert à présent midi et soir des repas très convenables, à base de poisson frais pêché dans le lac de Tibériade où Jésus s’amuse encore avec ses dauphins pour épater les disciples et faire monter l’audimat). Cette fois, ils n’ont rien pris, ou quasiment : quelques « scrupules » à peine (un scrupule ne fait que 1,13 g) : les poissons, il y en a de moins en moins depuis que les dauphins, trop nombreux, les bouffent. La faute à qui ? (« C’est qui qui marche sur les eaux et interdit qu’on les chasse, ces poiscailles ?» Euh… Jésus élude, il voudrait bien accuser Brigitte Bardus, mais ils ne savent pas encore.)
Ça tombe mal. Gabriel, sa toque sur le chef et son épée au vestiaire, râle : il attend une énorme tablée, tout est réservé, il y aura Jean-Baptiste, sa tête toujours à l’envers, Jean-Baptiste qui a prévu une soirée à thème au cours de laquelle il va, comme son nom l’indique… baptiser tout le monde… et même, le scoop, Marie qui veut le voir vivant pour le croire -elle n'a pas toujours confiance en son fils qui ment parfois-. Une foule, à coup sûr : s’il n’y a rien à manger, il y aura une émeute se lamente Gabriel. Et puis le manque à gagner sera énorme. Il escompte 10 000 talents car il a investi dans une terrasse top avec pare soleil en or et des vigiles haut de gamme… Qu’à cela ne tienne, Jésus file avec les pêcheurs au lac et leur demande d’envoyer le filet... qui remonte plein. Plus de cent mines (50 kg)! Gabriel peut enfin préparer sa friture. Ce qu’il ignore, c’est qu’Hérode (entre deux burinochocs) et Caïphe Barbie (plus remonté que jamais) se sont aussi invités, ainsi que Salomé… Marie… et Marie-Madeleine, emmitouflée sous un tchador pour masquer son ampleur, elle est à six mois, qui invoque hypocritement la religion, la piété, la lubricité des hommes etc (foutaises, car Paul, l’obsédé sexuel, n’est pas encore né -ou il est tout bébé et ne fait pas encore chier le monde-). Ça va chauffer ce soir au «Rendez-vous des prophètes».
Corruption de prophète : Le Cochon’s club
Jésus
prêche à Béthanie. Les fidèles sont moins nombreux que d’habitude, il
fait chaud : Jean, Jacques, les fans indéfectibles, avec Suzanne et
Sarah l’entourent.. Survient une femme éplorée, cheveux dénoués,
traînant un ado maussade par la main.
— Oh maître, je te prie, fais un miracle pour mon fils ! Il est de la lignée de Zébédé, et…
— Et quoi ? Il m’a l’air en parfaite santé, quoique peu poli, le genre mal élevé, même …
— C’est que, Seigneur, il est de noble ascendance. Zébédé, te dis-je, c’est pas rien !
— Et que veux-tu pour le fils de Zébédé, qui pourrait au moins me dire bonjour ô vénéré maître !
— Bonjour, ô vénéré maître»… grommelle le garçon que sa mère vient de pincer à la cuisse.
— Bon, alors, ce miracle ? C’est quoi, à la fin ? J’ai du sérieux à faire en ce moment.
— Seigneur, je veux juste qu’il soit assis à tes côtés au ciel : à ta droite, ô Jésus ! Que tu lui réserves une place. Numérotée si possible (y en tant de racailles d’étrangers qui resquillent et se croient tout permis, on n’est sûr de rien de nos jours, même si on a réservé, ainsi, hier, au restaurant...) Zébédé… En lettres d’or, s’il te plaît. Je paierai les lettres et la location, j’ai les moyens, Seigneur…
Un silence se fait, lourd. Jésus est blême. Mon Dieu, faites que je ne me mette pas en colère. Faites que je ne la baffe pas, elle et son abruti de chiard Zébédé. Zébédé, comme s’il était prix Noblus. Une place numérotée au ciel, je rêve. Jacques, tremblant de rage, s’avance pesamment, menaçant… leur impose les mains sur la tête, et rugit.
— Et quoi ? Il m’a l’air en parfaite santé, quoique peu poli, le genre mal élevé, même …
— C’est que, Seigneur, il est de noble ascendance. Zébédé, te dis-je, c’est pas rien !
— Et que veux-tu pour le fils de Zébédé, qui pourrait au moins me dire bonjour ô vénéré maître !
— Bonjour, ô vénéré maître»… grommelle le garçon que sa mère vient de pincer à la cuisse.
— Bon, alors, ce miracle ? C’est quoi, à la fin ? J’ai du sérieux à faire en ce moment.
— Seigneur, je veux juste qu’il soit assis à tes côtés au ciel : à ta droite, ô Jésus ! Que tu lui réserves une place. Numérotée si possible (y en tant de racailles d’étrangers qui resquillent et se croient tout permis, on n’est sûr de rien de nos jours, même si on a réservé, ainsi, hier, au restaurant...) Zébédé… En lettres d’or, s’il te plaît. Je paierai les lettres et la location, j’ai les moyens, Seigneur…
Un silence se fait, lourd. Jésus est blême. Mon Dieu, faites que je ne me mette pas en colère. Faites que je ne la baffe pas, elle et son abruti de chiard Zébédé. Zébédé, comme s’il était prix Noblus. Une place numérotée au ciel, je rêve. Jacques, tremblant de rage, s’avance pesamment, menaçant… leur impose les mains sur la tête, et rugit.
—
Au nom de Dieu… ma sœur, on vous pardonne votre impensable bêtise et
votre inénarrable imbécillité ainsi que votre stupide arrogance. Et même
(il gronde de colère) on vous aime…. malgré votre navrante, votre
invraisemblable balourdise et votre inexpiable tentative de corruption.
Seulement, ma fille, vous devriez le savoir, sinon il va vous en cuire,
et salement, et plus tôt que vous ne croyez, pauvre conne… voilà :
Jésus a un principe sur lequel il ne transige jamais : il ne pratique
pas le piston, le favoritisme, quelle que soit la position de ceux qui
le prient. Zébédé votre mari est sans doute un grand homme, encore que …
mais son fils, rien ne le dit. Et que fait-il de sublime, ce magnifique
Zébédé, on peut le savoir, sans indiscrétion ?
— Des
andouillettes ! Le Cochon d’or de Béthanie, Seigneur, c’est lui !
Boucher charcutier traiteur fournisseur d’Hérode et même de Tibère, le
meilleur primé de Judée.
— Un as du sauciflard ! - tonne Jésus.- Et pour ça, il faudrait que son olibrius de malpoli de chiard s’asseye à mes cotés ? A ma droite ? Tu rêves, tu blasphèmes, ma fille aimée.
— Mais c’est une personnalité ! Le Cochon d’or de Béthanie, vous dis-je ! On l’a autorisé à baptiser ses échoppes du nom du prix… et même à le rajouter sur son papyrus de visite: « Zacharias Zébédé, Cochon d’or de Béthanie » tu vois l’honneur. Car il a fondé un trust, les Cochons’s, il y en a partout à présent et il est Président de la Chambre de Commerce, on l’a élu… euh, pardon Seigneur, nommé… à vie et mon fils le sera comme son père : c’est un titre héréditaire… Je vous ai d’ailleurs apporté à tous des andouillettes façon Hérode, au crocodile, avec du persil, des petits oignons et une noix de muscade, garanties élevés sous la mère, parfaitement cachère. Les crocodiles sont nourris au philist… enfin tout parfaitement bio. Sentez moi ça et dites m’en des nouvelles : c’est ce qui a valu son Cochon d’or à mon Zacharias d’époux, que Dieu le bénisse. D’ailleurs, nous avons même fondé un club, «le Cochon’s club», très select, très chic, qui réunit tous les élus.
— Un as du sauciflard ! - tonne Jésus.- Et pour ça, il faudrait que son olibrius de malpoli de chiard s’asseye à mes cotés ? A ma droite ? Tu rêves, tu blasphèmes, ma fille aimée.
— Mais c’est une personnalité ! Le Cochon d’or de Béthanie, vous dis-je ! On l’a autorisé à baptiser ses échoppes du nom du prix… et même à le rajouter sur son papyrus de visite: « Zacharias Zébédé, Cochon d’or de Béthanie » tu vois l’honneur. Car il a fondé un trust, les Cochons’s, il y en a partout à présent et il est Président de la Chambre de Commerce, on l’a élu… euh, pardon Seigneur, nommé… à vie et mon fils le sera comme son père : c’est un titre héréditaire… Je vous ai d’ailleurs apporté à tous des andouillettes façon Hérode, au crocodile, avec du persil, des petits oignons et une noix de muscade, garanties élevés sous la mère, parfaitement cachère. Les crocodiles sont nourris au philist… enfin tout parfaitement bio. Sentez moi ça et dites m’en des nouvelles : c’est ce qui a valu son Cochon d’or à mon Zacharias d’époux, que Dieu le bénisse. D’ailleurs, nous avons même fondé un club, «le Cochon’s club», très select, très chic, qui réunit tous les élus.
— Sache
qu’il n’y a que moi (enfin, mon père) qui élit, baptise et décore. Et
tu sais ce que j’en fais, moi, d’un Président de la Chambre de
Commerce ? Avec toutes les andouillettes et les Cochons d’or du monde ?
Demande leur, au Temple. Mais (il renifle) … pose les tout de même, tes
andouillettes, ma fille aimée. Fais décharger. Et pense aussi à ce que
j’ai fait autrefois aux marchands du Temple. Ca ne te dit rien, ma
grosse ?
— Seigneur… Seriez-vous de ces terroristes qui ont démonté le Cochon d’or de Ahiya* ? Il n’y avait pas d’ OGM pourtant, Zac, mon noble époux veille au grain, tous les jours…
— Que tu dis. Je suis venu allumer le feu sur la terre… et tes andouillettes au crocodile façon Hérode ou Tibère, ma fille, tu peux te les carrer où je pense… Enfin… (il hume encore) on verra bien ce que c’est ; après tout, les disciples n’ont rien mangé depuis le matin (et si elles valent le coup, je les multiplierai). Je me nomme Jésus Bovus à présent, tu ne sais pas ?
— Seigneur… Seriez-vous de ces terroristes qui ont démonté le Cochon d’or de Ahiya* ? Il n’y avait pas d’ OGM pourtant, Zac, mon noble époux veille au grain, tous les jours…
— Que tu dis. Je suis venu allumer le feu sur la terre… et tes andouillettes au crocodile façon Hérode ou Tibère, ma fille, tu peux te les carrer où je pense… Enfin… (il hume encore) on verra bien ce que c’est ; après tout, les disciples n’ont rien mangé depuis le matin (et si elles valent le coup, je les multiplierai). Je me nomme Jésus Bovus à présent, tu ne sais pas ?
La
femme s’en va, déçue, en marmonnant. Le fils de Zébédé se retourne et
fait un bras d’honneur à Jésus. Les fidèles, d’humeur massacreuse malgré
les andouillettes, grondent. Atmosphère d’orage et d’insurrection…
«Mort aux vaches» … «A bas les riches»… «A mort le Cochon’s club»
entend-on fuser partout dans la foule qui a soudain grossi comme un
torrent déchaîné et applaudit frénétiquement Jésus. Certains crient
qu’ils veulent lyncher la Zébédé (et son fils) ou les changer en statues
de sel comme la femme de Lot à Sodome… Ah, c’était le bon temps,
Sodome…
… De
bien vilain renom, cette cité, songe Jésus : il y a des adresses qui
tuent lorsqu’on cherche un job. Il lui faudra penser à la rebaptiser
chic. Les réputations, surtout mauvaises, ne se perdent pas : l’avantage
est que l’immobilier y est abordable (on peut y trouver des villas pour
dix drachmes par mois, Hérodiade du reste y a une location à l'année)…
mais le lieu sonne mauvais genre. Imagine-t-on des papyrus postaux
adressés aux amis restés à Jérusalem rédigés: «Bon baisers de Sodome ?»
Du reste, le très select «Cochon’s club» a refusé d’y installer un
centre aéré pour ado, malgré la mer, les activités, la modicité de la
pension et surtout le site incomparable.
Jésus
malgré la foule s’oppose à toutes représailles : Sodome, c’est du
passé ! Pas de statue de sel, pas de carcan ni de traînage par les
cheveux à un dromadaire de course dans les rues (après, tu parles, les
éboueurs se mettent en grève) ni de lapidation… et même pas de crevage
d’yeux. La foule est déçue. Tant pis.
— Pardonnez
leur car il ne savent pas ce qu’ils font - s’écrie-t-il, mains tendues.
Puis, il a un argument imparable - : allons, mes amis, le raki nous
attend, venez ! Qui m’aime me suive… Les derniers seront les derniers...
je veux dire, les premiers, mais non servis.» Il est
porté en triomphe jusqu’au «Rendez-vous des prophètes». Enfin, la
journée est finie. Ouf. Il fait soif… et du coup, il multiplie les
andouillettes, vraiment exquises.
— Tu
as bien fait de la moucher» approuve Lazarus, déjà attablé la bouche
pleine, son linceul sur la tête (il a décidé de le garder et même de
créer une mode, pour la gloire : ça pose devant les collègues et les
femmes.) Il mâche, savoure, rote, pète et fait claquer sa langue :
— Mazette, ces andouillettes au crocodile, c’est divin… euh, délicieux, excuse moi, Jésus… Bon, mais ça n’aurait pas été plus mal qu’ils la lapident, la Cochonne d’or soi-même, du Cochon’s club and co ! Enfin… » Il songe au nouveau tire de Jérusalem-Match : «Tentative de corruption de Jésus» ? Non, plus claquant, plus hard : « L’incorruptible de Nazareth», ça sonne mieux. Ou «Jésus rive son clou à Zébédé»… Pas mal, quoique le coup du clou… peut-être pas. Il aurait bien aimé «La Zébédé lapidée malgré Jésus» ou « Le Cochon d’or démonté par Jésus Bovus» voire «Les coulisses du Cochon’s club» mais bon... Dommage. Il faudra faire mieux la prochaine fois. Mais ces andouillettes, tout de même, c’est quelque chose…
— Mazette, ces andouillettes au crocodile, c’est divin… euh, délicieux, excuse moi, Jésus… Bon, mais ça n’aurait pas été plus mal qu’ils la lapident, la Cochonne d’or soi-même, du Cochon’s club and co ! Enfin… » Il songe au nouveau tire de Jérusalem-Match : «Tentative de corruption de Jésus» ? Non, plus claquant, plus hard : « L’incorruptible de Nazareth», ça sonne mieux. Ou «Jésus rive son clou à Zébédé»… Pas mal, quoique le coup du clou… peut-être pas. Il aurait bien aimé «La Zébédé lapidée malgré Jésus» ou « Le Cochon d’or démonté par Jésus Bovus» voire «Les coulisses du Cochon’s club» mais bon... Dommage. Il faudra faire mieux la prochaine fois. Mais ces andouillettes, tout de même, c’est quelque chose…
* Grand prêtre sacrificateur (une sorte de sous-pape).
Service de diff, on a perdu la Bible
Rien ne va plus pour Lazarus. Un envoi de courrier s’est perdu. Dans le désert en plus.
Un convoi énorme, vital. Trois cents rouleaux, et des manuscrits s’il vous plaît, uniques, sur cuir, au pur jus d’avocat, scellés dans des jarres d’Ayia tant leur importance était capitale. De la très haute qualité, faits pour durer l’éternité : c’était l’histoire de Dieu, ni plus ni moins. Il l’avait appelé la Bible. Certes, le titre n’était pas original, mais parfois les plus simples sont les plus vendeurs. Car, devant le succès de Jérusalem-Match, Lazarus s’est à présent lancé dans l’édition à grand tirage (au moins dix d’un coup). Il avait commandité à des scribes grecs (et on sait le prix qu’il faut les payer, ces damnés) toute l’histoire de la création divine jusqu’à Jésus ou presque. Un travail colossal. Un mois de travail à deux cent, non stop, 10 000 talents 100 mines, une fortune… sans compter le prix des cuirs (format A2000) et des séphers. Plus les vérifications d’orthographe, de mise en page… les potiers, les ferronniers...
Un convoi énorme, vital. Trois cents rouleaux, et des manuscrits s’il vous plaît, uniques, sur cuir, au pur jus d’avocat, scellés dans des jarres d’Ayia tant leur importance était capitale. De la très haute qualité, faits pour durer l’éternité : c’était l’histoire de Dieu, ni plus ni moins. Il l’avait appelé la Bible. Certes, le titre n’était pas original, mais parfois les plus simples sont les plus vendeurs. Car, devant le succès de Jérusalem-Match, Lazarus s’est à présent lancé dans l’édition à grand tirage (au moins dix d’un coup). Il avait commandité à des scribes grecs (et on sait le prix qu’il faut les payer, ces damnés) toute l’histoire de la création divine jusqu’à Jésus ou presque. Un travail colossal. Un mois de travail à deux cent, non stop, 10 000 talents 100 mines, une fortune… sans compter le prix des cuirs (format A2000) et des séphers. Plus les vérifications d’orthographe, de mise en page… les potiers, les ferronniers...
Perdus en route vers la mer «malade»
(car elle n'était pas encore morte). Au premier siècle, tout de même,
avec la police de Tibère, les écoutes, le SCI de Caïphe Barbie, cela
semble impensable... Car Hérode est toujours sur son tas de fumier et on
doute de pouvoir l’en déloger un jour. Syndrome post traumatique disent
les psy… (enfin, «post »,
c’est à voir parce que Jean-Baptiste campe devant le palais et dès
qu’il est réveillé, sonnez trompettes : « tu vas crever ! Salope ! En
enfer ! Collabo ! Tyran ! Pute ! etc… » Névrose obsessionnelle disent
les psy, qui recommandent quelques burinochocs. Mais à un ressuscité de
telle envergure, personne n’ose appliquer le traitement classique,
d’autant que sa tête est un peu à l’envers.)
Service de diff |
— Un
miracle… un miracle, tu vas bien. Ce n’est tout de même pas un cas
d’urgence, de vie et de mort -proteste Jésus, qui se repose- c’est plus
une question de business que…
— Mais c’est l’histoire de ton père et la tienne, tu te rends compte de la publicité ? De ce que j’ai investi ? La Bible ! Je suis fait pour 10 000 talents, moi. Ruiné. Aide moi !
— Mais tu as fait faire des doubles ? Et un copyright ? La Bible ! Le best seller du siècle !
— Oui, mais trois cent rouleaux en A2000, les parchemins, les séphers, les pots d’Ayia…
— Je te rembourserai s’il faut. On fera une quête, un loto, une soirée à thème avec Jean-Baptiste et Salomé, c’est rien et ça marche toujours du feu de ... moi.
— Merci Jésus. Mais ça me trouble tout de même. Qui aurait eu intérêt à ça ? Tibère ?
— Je vais le savoir. Tiens, reste là, Gabriel va te servir du raki. Tiens compagnie à Salomé : si elle danse, tu oublieras tes soucis... » (Salomé s’exécute, en maugréant un peu.)
— Mais c’est l’histoire de ton père et la tienne, tu te rends compte de la publicité ? De ce que j’ai investi ? La Bible ! Je suis fait pour 10 000 talents, moi. Ruiné. Aide moi !
— Mais tu as fait faire des doubles ? Et un copyright ? La Bible ! Le best seller du siècle !
— Oui, mais trois cent rouleaux en A2000, les parchemins, les séphers, les pots d’Ayia…
— Je te rembourserai s’il faut. On fera une quête, un loto, une soirée à thème avec Jean-Baptiste et Salomé, c’est rien et ça marche toujours du feu de ... moi.
— Merci Jésus. Mais ça me trouble tout de même. Qui aurait eu intérêt à ça ? Tibère ?
— Je vais le savoir. Tiens, reste là, Gabriel va te servir du raki. Tiens compagnie à Salomé : si elle danse, tu oublieras tes soucis... » (Salomé s’exécute, en maugréant un peu.)
Malgré
l’heure tardive, Jésus, à regret, file au Temple, ça vaut la peine de
réveiller Jéhovah, l’affaire est grave. Enfin, s’il dort profondément,
il se retirera bien sûr. A son âge, il lui faut du repos. Mais ce n’est
pas le cas : Jéhovah l’attend assis sur le tabernacle, dans sa position
inconfortable inhabituelle. Pour une fois, d’excellent humeur. Il rigole
et attaque d’emblée.
— Ces rouleaux ? Je sais. Perdus. Mais quel abruti, ce Lazarus ! Il ne comprend rien !
— C'est-à-dire, mon père ? Moi non plus, je ne comprends pas bien. C’est donc vous ?
— Et qui veux-tu que ce soit ? Bien sûr que c’est moi, qui d’autre ? C’est une astuce.
— Mais mon père, il est au bord de l’infarctus, pourquoi jouez-vous avec ses nerfs ?
— Et bien, s’il meurt encore, tu le ressusciteras, c’est tout, il a l’habitude. C’est pour l’avenir. Ils ne sont pas perdus, ces rouleaux, mais je vois plus loin, moi, heureusement, que le bout de mon sépher, parce que si je devais compter sur vous… les rouleaux sont dans des grottes à Quounrân. Tu te tais. Il en refera, tu le rembourseras et voilà ! On les retrouvera vite, n’ait crainte, ces manuscrits, dans même pas 2000 ans. Et ça fera un de ces tabacs ! A présent, leur perte, ça en fait un autre. Ça vaut le coup, tu vois. Allez, retourne t’amuser, laisse-moi dormir et rassure cet imbécile. Il peut préparer des tirages. Ça se vendra comme des galettes lazymes le jour de Pâques. En 1947 après toi, ça sera encore mieux. Je prépare, je bosse, moi. Les scoop, ça vient pas tout seul. Au fait, comment va la petite?
— C'est-à-dire, mon père ? Moi non plus, je ne comprends pas bien. C’est donc vous ?
— Et qui veux-tu que ce soit ? Bien sûr que c’est moi, qui d’autre ? C’est une astuce.
— Mais mon père, il est au bord de l’infarctus, pourquoi jouez-vous avec ses nerfs ?
— Et bien, s’il meurt encore, tu le ressusciteras, c’est tout, il a l’habitude. C’est pour l’avenir. Ils ne sont pas perdus, ces rouleaux, mais je vois plus loin, moi, heureusement, que le bout de mon sépher, parce que si je devais compter sur vous… les rouleaux sont dans des grottes à Quounrân. Tu te tais. Il en refera, tu le rembourseras et voilà ! On les retrouvera vite, n’ait crainte, ces manuscrits, dans même pas 2000 ans. Et ça fera un de ces tabacs ! A présent, leur perte, ça en fait un autre. Ça vaut le coup, tu vois. Allez, retourne t’amuser, laisse-moi dormir et rassure cet imbécile. Il peut préparer des tirages. Ça se vendra comme des galettes lazymes le jour de Pâques. En 1947 après toi, ça sera encore mieux. Je prépare, je bosse, moi. Les scoop, ça vient pas tout seul. Au fait, comment va la petite?
— Elle fait ses dents… A ce propos, si tu pouvais… enfin, l’empêcher de nous réveiller… J'ai essayé mais...
— Je ne t’autorise pas des miracles pour des vétilles tu le sais bien! Ca suffit ! Tu l’as voulue, assume !
— Je ne t’autorise pas des miracles pour des vétilles tu le sais bien! Ca suffit ! Tu l’as voulue, assume !
Perplexe,
Jésus retourne à l’estaminet. La fête bat son plein. Salomé, ô stupeur,
est sur les genoux de Lazare, Gabriel folâtre avec Suzanne derrière le
comptoir, et Luc prie pour leur salut, comme toujours, au fur et à
mesure des péchés, Salomé l'a surnommé le soutier de la chaudière .
Marie-Madeleine, en verve, bavarde bébé avec Anne, qui lui livre aussi
des recettes de beauté. Pourvu que Jean-Baptiste ne s’invite pas ce
soir : comme rabat-joie, on ne fait pas mieux, (quoiqu'il attire aussi
beaucoup de monde observe Gabriel, réaliste, avec ses baptêmes à la
chaîne)... d’autant que Salomé est là. Gabriel a bien engagé des videurs
physionomistes, mais avec ce fou, évidemment… Jésus s’approche de
Lazarus, un peu gêné de déranger.
— Ce n’est pas grave. Je ne puis t’en dire plus mais dans 2000 ans, tu me remercieras !
— Tu te fous de moi ? Dans 2000 ans ? Rien que ça ? Combien de fois faudra-t-il que tu me ressuscites? Je dois prendre un abonnement comme au théâtre? Et puis ça va finir par lasser. Et maintenant, je fais quoi, moi ?
— Tu refais un tirage, au moins à trente exemplaires, c’est tout. Je te rembourserai les frais et la perte. Pas de souci. C’est mon affaire après tout.
Lazarus est ravi. Avec un client comme ça, tout s’arrange toujours. Et puis… pour l’heure, il en tête bien d’autres choses. N’empêche, demain, il faudra s’y coller, à deux cents, on en a pour un mois, mais… s’il engage des hittites ou des kurdes (ça ne coûte rien) peut-être, en dix jours... Jésus voit grand, trente exemplaires, mazette, mais il doit savoir, lui. Et du moment qu’il le rembourse, il n’a rien à dire. Lazare part avec Salomé, encore ébloui de sa chance. Salomé ! La propre fille d’Hérodiade ! De la reine! Qui aurait cru que ?… La célébrité a du bon.
— Tu te fous de moi ? Dans 2000 ans ? Rien que ça ? Combien de fois faudra-t-il que tu me ressuscites? Je dois prendre un abonnement comme au théâtre? Et puis ça va finir par lasser. Et maintenant, je fais quoi, moi ?
— Tu refais un tirage, au moins à trente exemplaires, c’est tout. Je te rembourserai les frais et la perte. Pas de souci. C’est mon affaire après tout.
Lazarus est ravi. Avec un client comme ça, tout s’arrange toujours. Et puis… pour l’heure, il en tête bien d’autres choses. N’empêche, demain, il faudra s’y coller, à deux cents, on en a pour un mois, mais… s’il engage des hittites ou des kurdes (ça ne coûte rien) peut-être, en dix jours... Jésus voit grand, trente exemplaires, mazette, mais il doit savoir, lui. Et du moment qu’il le rembourse, il n’a rien à dire. Lazare part avec Salomé, encore ébloui de sa chance. Salomé ! La propre fille d’Hérodiade ! De la reine! Qui aurait cru que ?… La célébrité a du bon.
Mais
dans la ruelle, horreur, il croise Jean-Baptiste échevelé qui fonce
faire un scandale à l’estaminet comme d’habitude lorsqu’il a un petit
coup dans le nez. Le Saint s’arrête net, scandalisé (il faut dire que
Salomé lui rappelle des souvenirs… décoiffants.) Il touche son cou, se
secoue comme pour vérifier qu’il tient bien, éternue... et tonne :
— Vade retro ! Méfie-toi abruti, c’est le genre de femme qui te fait perdre la tête en trois coups. Elle a un humour… tranchant. Basic instinct, à coté d’elle, c’est de la merde d’oiseau.» Lazarus hèle trois ânes taxi vite fait. Ce cinglé ! Il bombe le torse et lui fait un bras d’honneur.
— Tes avertissements, espèce de fondu, tu peux te les carrer où je pense, nous allons nous marier !» répond-il fortement. (Il a tort.) Jean-Baptiste part d’un rire démoniaque :
— Bonne chance… Je te rappelle que la résurrection n’est pas automatique. Et que ces caveaux vous laissent tout de même de sacrés rhumatismes. Remarque, tu es équipé, avec ton linceul cachemire façon Courrèges. Enfin, amuse toi bien et pense à moi tout de même...
— Vade retro ! Méfie-toi abruti, c’est le genre de femme qui te fait perdre la tête en trois coups. Elle a un humour… tranchant. Basic instinct, à coté d’elle, c’est de la merde d’oiseau.» Lazarus hèle trois ânes taxi vite fait. Ce cinglé ! Il bombe le torse et lui fait un bras d’honneur.
— Tes avertissements, espèce de fondu, tu peux te les carrer où je pense, nous allons nous marier !» répond-il fortement. (Il a tort.) Jean-Baptiste part d’un rire démoniaque :
— Bonne chance… Je te rappelle que la résurrection n’est pas automatique. Et que ces caveaux vous laissent tout de même de sacrés rhumatismes. Remarque, tu es équipé, avec ton linceul cachemire façon Courrèges. Enfin, amuse toi bien et pense à moi tout de même...
— Dire que c’est toi qui as poussé Jésus à ressusciter, ce fada ! soupire Salomé. On bosse, on bosse, on danse, on se dépiaute, on en fait des tonnes…
... et y en a qui sabotent tout quand le boulot est fait. Remarque, biquet, ce qu’il fait à ce salaud d’Hérode m’inclinerait à une certaine indulgence malgré tout, maintenant que maman est à l’abri. Quel punch, mais quel punch ! Il dort jamais ou quoi ? Au palais, il nous sert de réveille matin : dès le chant du coq, c’est parti pour un tour non stop jusqu’à nones. On a tous des boules quies. Et les esclaves ont demandé leur mutation… en province, c’est dire ! Voire une pré retraite. On a jeté les meneurs aux crocodiles et on a dû prendre des philistins, des arabes ou des kurdes, c'est dire. Question boulot, ils ne valent rien. Depuis qu’il est revenu en une seule pièce, la vie est un enfer… enfin, je veux dire très difficile. A ce propos, Loulou, tu ne pourrais pas demander à ton pote Jésus de… enfin… de le re… (elle fait un geste vers sa tête)… euh… découdre ? Juste un mois, quitte à le ressusciter ensuite s’il peut pas s’empêcher, au moins pendant les vacances scolaires, qu’on puisse dormir un peu. »
Lazare réfléchit, soudain intéressé, le business… associé à la reconnaissance éternelle (enfin, éternelle…) de sa belle, pourquoi pas ? Des ressuscitations en chaîne ? Du suspense pour le public ?… Mais Jésus ne voudra jamais, c'est un pur et il a un rang à tenir. Il l’entend d’avance : le caveau n’est pas un saloir ni une maison de repos psychiatrique. (Et papa etc...) C’est à voir.
Damien Burdault Hélène Larrivé
(blog répertoire de tous les blogs HBL "feu rouge clignotant", du léger au tragique.)
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